BETH HART: Live at Royal Albert Hall (2019)
Difficile de parler d’un tel disque! La stratégie marketing a mis le paquet sur la présentation et les formats proposés (double cd, triple vinyle, dvd). Le son est impeccable, les musiciens connaissent leur boulot et le show a été enregistré dans une salle prestigieuse. Beth Hart n’a pas lésiné sur le répertoire et propose vingt trois titres qui offrent un éventail de styles variés pouvant satisfaire un large public. Du funk (« Lifts you up ») et du blues-rock mid tempo (« For my friends », « Baby shot me down »). Des chansons pop (“Bang bang boom boom”, “Good as it gets”) et des ballades (“Baddest blues”, “Sister heroine”, “Picture in a frame”). Un slow jazzy (“Your heart is as black as night”), un slow plus bluesy (“Caught out in the rain”) et un jump blues rapide (“Saved”, avec une mention spéciale pour le guitariste). Quelques chansons au style Americana (“The ugliest house on the block”, “Spiders in my bed”) et des ballades dépouillées avec un seul piano comme accompagnement (“Take it easy on me”, “Leave the light on”, Mama this one’s for you”, “My California”). Bien entendu, la voix puissante de Beth Hart survole le tout. Bon, c’est bien joli mais… Malheureusement, il y a un mais. D’abord, on frôle l’indigestion avec ces vingt trois morceaux (à moins d’être un fan assidu). Ensuite, ça part dans tous les sens. Les musiques se succèdent sans réel fil conducteur et on ne sait plus trop où donner de l’oreille. Enfin, les chanteuses à voix c’est bien beau mais tout dépend ce qu’elles chantent. On est loin du rythme et du charisme de Dana Fuchs, de Sari Shorr ou de Layla Zoe. Là, pas de rock ou de blues mais une musique « fourre-tout » et sans âme destinée au grand public. Si les consommateurs sont satisfaits, tant mieux pour eux. Mais les rockers et les amateurs de blues ne seront certainement pas charmés par cet album qui, au final, se révèle assez ennuyeux.
Back to ROCK !
Olivier Aubry